Je n’ai pas de clarté.
Je n’ai pas de plan.
Je n’ai pas cette sécurité que la modernité exige pour se sentir légitime.
Mais j’ai un inconfort qui bat.
Un soupçon qui brûle.
Et un désir qui refuse de se taire.
Depuis quelque temps, quelque chose bouge en moi.
Quelque chose que le livre Hospicing Modernity n’a pas seulement réveillé, mais nommé avec des mots qui ressemblent à des racines.
Je regarde autrement les promesses de la modernité :
Confort, commodité, consommation, contrôle, certitude, cohérence.
Six “C” devenues nos déesses, nos boussoles, nos refuges.
Et maintenant, j’aperçois aussi leurs ombres, leurs contraires délaissés :
L’inconfort qui nous sort de l’anesthésie.
L’incommodité qui nous oblige à ralentir.
La frugalité qui nous libère de l’excès.
Le lâcher-prise qui nous rend humbles.
L’incertitude qui ouvre des chemins.
L’incohérence qui nous rend à notre liberté.
Je ne veux pas mener une guerre contre ces “C”.
Je veux danser avec leurs polarités.
Je veux explorer comment créer de l’espace, en moi et entre nous, pour ce qui dérange mais qui est vital.
Je n’ai pas de méthode,
je n’ai pas de programme de coaching,
je n’ai pas de réponses toutes faites.
Mais j’ai des questions fertiles.
J’ai de l’expérience dans l’accompagnement des groupes.
Et j’ai le désir de créer des lieux où composter ensemble nos contradictions.
Ce manifeste n’est pas une déclaration de certitudes.
C’est une invitation à marcher dans ce qui fait mal, avec tendresse.
Qui veut marcher avec moi ?